Les Randos de Marjo - Dans le chemin

Cette rubrique s’appelle dans le chemin car au fur et à mesure nous faisons partis intégralement de celui ci. Nous formons un « tout » lui et nous. Nous sommes totalement ancrés et connectés à la nature. On ne pense à rien d’autre. On perd la notion du temps et même du calendrier. Le soleil se lève et se souche, point. On apprend la lenteur, nous faisons plus attention aux petites choses mais surtout on gère son temps différemment.

Il faut démarrer petit. Commencer par une dizaine de km par jour puis augmenter progressivement afin de garder une bonne moyenne de 20 km. Après si vous voulez vous tester et connaître vos limites à chacun son objectif. Pour ma part, l’auto-flagellation ce n’était pas mon but. Je voulais savourer chaque instant et prendre soin de mon corps, l’écouter d’avantage.

Des petits bobos il y en aura. La première semaine nous sommes très courbaturés. Des petites ampoules peuvent apparaître. Vivre quelques chutes dans la boue. Traverser quelques tempêtes, et affronter des chiens errants. Pensez à une petite trousse de secours légère avec les indispensables. Mon petit secret de réussite, C’était de me masser les pieds avec une huile de plantes. Et bien entendu, il faut dormir suffisamment pour récupérer plus vite.

On se rend compte que toute notre vie nous avons couru après un temps ou un bonheur qui a toujours été là. Au bout d’un mois, j’ai enfin lâché l’anxiété. Je ne connais pas la raison mais mon corps s’est connecté à des ressources infinies en moi. Une force intérieure qui a fait son apparition.

La bonne saison

Concernant la saison idéale pour partir, je dirai qu’il n’y en a pas. Il n’y a pas de chemin universel : chaque départ est unique. Suivez votre envie et votre intuition. Sachez juste qu’en été, il fait très chaud dans le Sud de la France et en Espagne, et il y a une très forte influence de pèlerins. On peut ressentir un stress supplémentaire pour trouver un hébergement. Ensuite en hiver, certaines auberges sont également fermées et c’était ma plus grande inquiétude sur le Camino del Norte. Finalement, on trouve toujours.

Mais on trouve comment ? Avant la Voie de Tours, je trouvais un hébergement sur internet ou avec simplement le bouche à oreille. J’ai acheté le guide de la Voie Turonensis et celui du Chemin du Nord. Des contacts étaient répertoriés. Il y a aussi les mairies qui disposent d’une liste d’accueillants. Moi qui était une très grande timide cachée, ce chemin m’a poussé à demander de l’aide, à aller plus vers les gens. Et en retour, j’ai fait des rencontres extraordinaires. Je n’ai pas rencontré beaucoup de pèlerins mais chaque rencontre était authentique et pleine d’humanité.

Remerciements

Je pense à Brigitte de la Somme, Ghislaine de Sainte Maure de Touraine, Eva Maria d’Ostende de Châteaudun, Odile de Vouvray, Michelle de Saint-Jean-d’Angély, Eva des Landes, Jacques d‘Urrugne et bien sur Kevin, un autre pèlerin, avec qui j’ai marché quelques temps après Poitiers. Sur le Chemin Espagnol, j’avais besoin de solitude mais j’ai vécu quelques rencontres atypiques : Niel (Anglais) à Irun, Alexandra (Slovaque) après Bilbao, Dolores (Autrichienne) et Marina (Espagnole) sur le Primitif. J’ai même reçu des chocolats de la part d’un Moine au Monastère de Zenarruza au Pays Basque Espagnol sur la route de Guernica.

Photographie

Je vous partage une petite sélection des plus beaux clichés de ce chemin hors du commun. Ayant parcouru 2130 km au total, c’était difficile de choisir. Le Chemin Primitif restera pour moi inoubliable. J’ai admiré des paysages grandioses, magiques, où j’avais l’impression de voler dans cette montagne.