Mailly-Maillet et son histoire

Hello, c’est Marjorie. Je quitte la région pour vous présenter un endroit que j’ai découvert lors de mon pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle en 2019 :

Le village de Mailly-Maillet dans la Somme. Au bout de 5 jours de marche, je m’arrête chez Brigitte et ce fut une très belle rencontre. C’est une personne très humaine et très lumineuse.

Depuis, je suis revenue et j’ai découvert certains aspects de l’histoire de cette région. Notamment, un passé fort marqué par la Grande Guerre 1914-1918, et il y a de quoi faire dans cette campagne en randonnées pour se ressourcer, et respirer le grand air.

Je vais parler de ce petit village rural, de mon passage Compostelle de 2019, des sites commémoratifs à visiter pour retracer la vie militaire des soldats disparus lors de cette guerre, qui a fortement marqué les esprits. Pour finir, je vais vous emmener avec moi lors des balades à travers champs et, montrer qu’il existe aussi dans cette région des sites mégalithiques tout aussi mystérieux que ceux de la Sensée. (Article plus ancien sur le site)

Le village

Mailly-Maillet est un village de 613 habitants, plein de charme qui se situe entre Arras (62) et Amiens (80). Vraiment au bord de la Somme, ce village a été très important durant la Grande Guerre. Les soldats blessés furent transportés et soignés dans plusieurs maisons du village. Ces maisons étaient de vrais hôpitaux.

Son église

C’est l’une des églises rurales les plus décorées de l’ancienne région administrative Picardie, avec un style Gothique flamboyant.

Depuis 1901, l’édifice est classé au titre des monuments historiques.

En 1916, elle fut victime de la guerre mais fut restauré durant l’entre-deux-guerres.

Au dessus du portail, un tableau sculpté retrace la vie des premiers hommes. Par exemple, en haut à gauche, Adam et Eve chassés du Paradis terrestre. A droite, Adam et Ève travaillant (Adam bêche et Eve file) entourés d’animaux.

Mon passage Compostelle

Il y a des rencontres qui marquent plus que d’autres. C’est le cas pour mon passage Compostelle sur Mailly-Maillet.

Jour N°5 : 18 Septembre 2019

En septembre 2019, je suis partie de chez moi, de Masny dans le Nord, sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Mon objectif était d’aller jusqu’au bout et peu importe la date de mon arrivée à Santiago. Je disposais de temps et très déterminée.

J’avais trouvé sur internet une liste d’hébergements en direction d’Amiens, et l’Association des Amis de Compostelle d’Arras dans le Pas-de-Calais m’a aussi apporté un peu de documentation. Mais très vite , les contacts devenaient injoignables ou pas disponibles lors de mon passage. Il a fallu faire autrement.

La vie nous montre qu’il faut faire confiance à sa bonne étoile et que nous sommes sur le bon chemin. Dès les premiers jours de marche dans la Somme, j’ai eu plusieurs signes du pèlerinage.

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Les Eglantines

Et par hasard, je trouve le gîte de Brigitte « les Eglantines ». Je me suis tout de suite senti à l’aise dans cette petite maison pleine de charmes. Une maison avec une âme. Brigitte est une personne d’une hospitalité hors du commun. Cette rencontre m’a profondément marqué, et finalement j’ai eu l’impression que c’était mon destin de passer ici.

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En discutant avec elle, je me rends très vite compte qu’elle a un parcours atypique, et une grande joie de vivre communicative.

Ayant vécue plusieurs années en Angleterre, et pour avoir beaucoup voyagée au Royaume-Uni, elle a des anecdotes super intéressantes à raconter.

Si vous avez envie de venir vous ressourcer à la campagne et faire sa rencontre voici le lien pour réserver un moment ici :

Get-a-guide

De plus, depuis son retour en France, elle propose une activité de guidage des champs de bataille de la Grande Guerre WW1 Battlefields Guided Tour.

Native de Beaumont-Hamel, non loin de Mailly-Maillet, elle apporte une authenticité et un partage de ses origines de manière très naturelle.

Elle m’a apporté beaucoup de connaissances historiques tout en plongeant directement dans le vécu des soldats morts au combat. C’est super émotionnel et intéressant. On sort des livres scolaires de base d’histoire.

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Elle propose divers circuits dont celui du « Circuit du souvenir » : divers sites commémoratifs comme le Mémorial de Thiepval, le Parc terre-neuvien de Beaumont-Hamel, le Trou de mine de La Boisselle ou la Tour d’Ulster font partie du patrimoine, et rendent hommage aux milliers de soldats disparus lors de la Grande Guerre.

Un petit tour sur sa page Facebook pour découvrir ses visites culturelles :

Circuit du Souvenir

Quelque chose que je trouve dingue, c’est que dans cette région on peut recenser plus de 421 cimetières du Commonwealth. Vous vous doutez bien que je n’ai pas visité tout ces endroits. Il est évident que cette guerre a marqué la vie des habitants, et que la Somme honore la mémoire des morts aux combats ou autres victimes de bombardements.

La Somme répertorie des cimetières militaires, des mémoriaux magnifiques ainsi que les stèles et plaques commémoratives. Beaucoup de britanniques viennent dans la région. Ils ont un ancêtre qui a combattu ou qui est toujours porté disparu. Cette guerre fut une énorme boucherie et des soldats parfois très jeunes mouraient dans des conditions épouvantables. 

Plus de cent ans plus tard, il est possible de retrouver des restes d’obus ou autres pièces d’uniformes dans les champs d’agriculture actuels. C’est pour dire l’ampleur de cette tragédie.

Les pertes humaines de la Première Guerre mondiale s’élèvent à environ 18,6 millions de morts avec une partie de perte civile causée par la Grippe Espagnole. On compte plus de 14 nationalités différentes de soldats qui se sont sacrifiés.

Je vais vous présenter quelques sites que j’ai visité au fur et à mesure et qui a retenu toute mon attention :

Le Mémorial Terre-Neuvien Canadien

Le mémorial terre-neuvien de Beaumont-Hamel, à 4 km de Mailly-Maillet, est un mémorial honorant les soldats de Terre-Neuve morts durant la Première Guerre mondiale.

Un terrain de trente hectares correspond au champ de bataille sur lequel le Régiment royal de Terre-Neuve (Royal Newfoundland Regiment) fut quasiment anéanti au matin du premier jour de la Bataille de la Somme : le 1^er juillet 1916. Il existe un parc dans lequel on peut voir plusieurs monuments commémoratifs et cimetières militaires ainsi que des vestiges du champ de bataille. Ce mémorial appartient au Canada.

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La Bataille de la Somme était le premier grand combat du Régiment royal de Terre-Neuve. L’assaut dura approximativement trente minutes:  801 hommes mis hors de combat sur 865 dès le début de l’offensive de la Somme au matin du 1^er juillet 1916.

En 1921, le gouvernement de Terre-Neuve et les familles de soldats achetèrent 16 hectares de terres, édifièrent un mémorial et créèrent le parc.

Datant officiellement du 7 juin 1925, il est aujourd’hui l’un des deux seuls lieux historiques nationaux du Canada situés hors de ce pays avec le mémorial de Vimy dans le Pas-de-Calais.

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Le parc terre-neuvien est l’un des sites majeurs du « circuit du Souvenir. »

Le 19 novembre 1996 par une Commission Canadienne, le parc, le champ de bataille et le monument aux morts sont désignés lieu historique national du Canada 

Mémorial de Thiepval

D’une hauteur de 45 mètres, ce monument est un peu mon préféré. J’ai ressenti beaucoup d’émotions lorsque je suis arrivée sur les lieux.

Le Mémorial Franco-Britannique est un monument commémoratif de la Première Guerre mondiale, situé sur le territoire de la commune d’Authuille, à proximité du village de Thiepval, toujours dans la Somme. Il est dédié aux armées franco-britanniques et aux soldats britanniques disparus pendant la Bataille de la Somme au cours du second semestre de 1916.

Edifié de 1929 à 1932.

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Un cimetière militaire où sont inhumés des soldats français et britanniques se trouve à ses pieds. Un centre d’accueil et d’interprétation existe à l’entrée du site.

Situé au pied du mémorial, en contrebas et orienté vers la Vallée de l’Ancre, le cimetière militaire se trouve à l’emplacement même des lignes de front du 1^er juillet 1916, le premier jour de l’offensive franco-britannique de la Bataille de la Somme.

On peut voir des petites croix avec un coquelicot disposées au pied du monument. Des noms figurent dessus. Le coquelicot est le symbole de la Première Guerre Mondiale et la croix justifie la découverte d’un soldat disparu.

Ce qui frappe le plus ce sont ces 72 244 noms de soldats disparus gravés sur les piliers de l’arc. C’était très impressionnant.

Plus de 160 000 visiteurs viennent se recueillir sur le site chaque année.

Trou de mine – La Boisselle

On continue ce circuit et je vous emmène voir un trou de mine gigantesque.

Le Trou de mine de La Boisselle ou encore La Grande Mine et en anglais, Lochnagar Crater est un lieu de mémoire de la bataille de la Somme. Il se situe sur le territoire de la commune d’Ovillers-la-Boisselle à 600 m au sud-est du village de La Boisselle sur le « Circuit du Souvenir« .

Aujourd’hui, il a un diamètre d’au moins 90 mètres, et fait 22 m de profondeur. Il résulte de l’explosion d’une mine créée par les Royal Engineer tunnelling companies : formé par près de 35 tonnes d’explosif.

Lochnagar est devenu un lieu de recueillement. C’est le seul cratère de mine à être aussi bien conservé dans la Somme et surtout le seul à être accessible au public. On ne peut cependant pas descendre le long du cratère. C’est bien aménagé pour se balader autour.

La Tour d’Ulster

Pour terminer ce circuit, allons voir cette tour atypique. Son style nous fait voyager directement en Irlande alors que nous sommes bien en France et dans la Somme.

La Tour d’Ulster est un Mémorial Britannique, située sur le territoire de la commune de Thiepval, dédié aux soldats d’Irlande du Nord morts dans la Somme pendant la Grande Guerre.

La 36^e division irlandaise fut engagée dans la Bataille de la Somme, le 1^er juillet 1916. Prise entre les tirs allemands et ceux de l’artillerie britannique, ayant perdu plus de 5 500 hommes en quelques heures, la division dut être évacuée dès le lendemain.

La Tour d’Ulster a été construite en 1921 grâce à une souscription publique.

Elle se nomme « Tour de Belfast » ou « Helen Tower ». Elle est la réplique d’une tour de style néogothique située dans le parc de Clandeboye, près de Belfast, qui fut le camp d’entraînement de la 36^e division irlandaise.

Une visite au Musée Somme 1916 – Albert

Pour finir sur la présentation des Sites commémoratifs, je terminerai par la présentation du « Musée Somme 1916 » situé à Albert. (A une dizaine de km de Mailly-Maillet).

En se baladant en ville, on remarque très vite le patrimoine historique de la Grande Guerre.

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Le « Musée Somme 1916 » d‘Albert est un musée d’histoire aménagé dans un souterrain qui servit d’abri anti-aérien pendant la Seconde Guerre mondiale, d’où son nom primitif : « Musée des Abris ». Il retrace la vie militaire pendant la Première Guerre mondiale dans la Somme.

Ce musée militaire propose des collections d’armes, d’équipements, d’uniformes, d’affiches, de photographies, de documents en rapport avec la Bataille de la Somme et la région d’Albert à cette époque.

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Partons maintenant en balade et respirer le grand air en nature.

A l’aventure

Sortons de Mailly-Maillet pour aller parcourir les chemins agricoles et croiser différents cimetières militaires nichés dans la campagne.

Balades à travers champs

Avec Brigitte, nous sommes parties marcher des heures entières aux alentours de Mailly et photographier la nature fleurie. Très agréable et déconnexion totale 🦋🍀

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Mon arbre

J’ai eu aussi une agréable connexion avec un arbre que j’ai croisé lors de mon pèlerinage Compostelle. Alors quand je suis retournée chez Brigitte, je suis partie le voir et prendre du recul sur mon pèlerinage. Je me suis rendu compte de tout le chemin parcouru. Cette sensation est juste grandiose !

Il se situe sur une petite route entre Mailly et Forceville.

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Rando dans la Vallée de la Somme

On enfile un manteau d’hiver et des gants. Partons marcher 7 km dans la Vallée de la Somme entre Frise et Eclusiers – Vaux.

Située sur la rive gauche de l’ancienne rivière Somme, Frise est à peu près coupée en deux par le Canal de la Somme.

La Montagne de Frise est un site exceptionnel pour son ambiance sauvage, la richesse de sa faune et sa flore, et les points de vue qu’il offre sur les étangs de la haute Somme.

Qui a dit que c’était plat dans les Hauts de France ?🤔

C’est également un lieu d’histoire et de mémoire dont le relief accidenté, marqué de trous d’obus et de réseaux de tranchées, garde les cicatrices de la Bataille de la Somme, étape majeure de la Première Guerre Mondiale.

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Un petit cours d’histoire et profitons d’une leçon grandeur nature, sur les traces de l’écrivain-combattant, Blaise Cendrars, en position ici pendant la Grande Guerre.

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Une Touche Spirituelle

Pour finir cet article bien complet, je terminerai avec quelques photos d’un Site mégalithique que je suis allée chercher il y a quelques jours.

Lors de mon pèlerinage, j’avais remarqué la direction d’un menhir proche de Contay. C’était mes premiers jours de marche. Il était impossible pour moi d’aller voir ce menhir. Les douleurs corporelles du début étaient trop fortes. Je me suis dit qu’un jour je reviendrai pour voir où il se situait.

Le 25 Janvier 2021, avec un petit manteau blanc de neige, j’ai trouvé la « Pierre d’Oblicamp« . C’est un menhir situé sur le territoire de la commune de Bavelincourt en plein milieu d’un champ.

La pierre est orientée nord-ouest/sud-est. La face sud-est est a peu près unie, l’autre face est plus accidentée. Elle est haute de 2,40 m, large de 1,80 m, son épaisseur peut aller de 30 cm par endroits à 1,40 m. Le menhir est enterré sur une longueur d’1,25 m.

Une légende locale rapporte qu’au temps des fées et des sorciers, la pierre marquait un lieu de réunion et on lui attribuait des vertus surnaturelles. On affirmait que la pierre poussait, parlait et dansait certains jours de l’année.

Plus facile de la trouver en hiver. En été, elle doit être caché par les maïs.

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Pour finir

Au moment de la rédaction de cet article, j’ai compris l’importance de la patience dans les choses qu’on entreprend. Pour pouvoir écrire, il m’a fallu beaucoup de temps pour prendre les photographies, afin de vous présenter une région avec des thèmes variés et moi-même prendre du recul.

J’espère que cet article culturel, sportif et spirituel vous a plu.

Un grand merci à Brigitte. Sans elle et son partage, je n’aurai pas eu l’opportunité de vous présenter autant de choses sur sa région.

Big Hug. 💜

A tantôt, Marjorie 😊

N’oubliez pas de jeter un coup d’œil à mes autres articles :

• Ellezelles – Pays des Collines
• Cassel – Cœur de Flandre
• Mons – Chef-lieu du Hainaut – Belgique
• Guidage – Parc du Rivage Gayant – Douai
• Guidage – Terril des Argales – Rieulay