Marche Nord

Masny et mon histoire

Hello, c’est Marjorie. Ayant reçu le message de me recentrer un peu, je vais vous présenter l’endroit où j’ai grandi ! Masny dans le Nord ! 😇

La cigogne m’a déposée un matin d’automne le 03 Octobre 1989. Je débarque dans une famille recomposée et je ne savais pas que ça allait être du sport.

Boucle d’Or

Mon parcours

Le Passé

J’ai dû faire face à un contexte familial un peu particulier : une mère « surprotectrice » , surtout bloquée dans le passé, et un père totalement absent après leur séparation à l’âge de 6 ans.

L’aventure commence ! Très vite je dois me débrouiller seule pour la prise de décision, j’accède à des études dans le Commerce International où je m’en sors pas trop mal !

Vers 22 ans, je bosse comme « employée polyvalente » dans une entreprise Conceptrice de Logiciels de Douane où je reste quasiment 6 ans. Après plusieurs déménagements et un train de vie digne d’une Rock Star, le Burnout me tape de plein fouet.😮

La petite fille plus haut avait des choses à dire car elle n’a jamais pu s’exprimer correctement. Il était temps de voir la réalité en face mais surtout d’arrêter de me brider, d’essayer d’être quelqu’un d’autre ! C’était le début d’une grosse remise en question et de comprendre pourquoi j’étais l’ovni de la famille…

L’âme d’un Ange

En quittant cette entreprise, plus d’un an après le craquage, je décide de retourner chez mon père. Je voulais rattraper du temps avec lui : comprendre qui j’étais, comprendre mes origines familiales et d’où venait cette hypersensibilité que je cachais depuis toujours ! il s’est ouvert un peu ! 🙏

Merci Papa 💜❤

Aujourd’hui…

Depuis ce gros travail d’Introspection je vais très bien. J’ai repris ma vie en main. Mon aventure sur les Chemins de Compostelle en 2019 et la création de ce blog depuis quelques mois me permet de barouder à nouveau, sans fuir quoique que ce soit.

J’ai trouvé ma place ! 🦋

D’explorer des endroits et ma sensibilité dans la photo m’enrichie énormément et encore plus de vous raconter une histoire lors de mon passage. La petite fille en colère est en train de pardonner et d’accepter ! Tirer le positif dans le négatif !

J’ai appris beaucoup de choses ces dernières années. Quand on ouvre les yeux d’avantage tout en contournant l’aveuglement de la Colère, il y a de belles choses à voir juste à côté de soi : le Vrai Bonheur !

Dans cet article , je vous présenterai la ville de Masny et son patrimoine culturel. Ensuite, nous remonterons à l’Epoque Minière où mes grands-parents Polonais travaillaient comme mineurs de fond à la mine de Lewarde, où malheureusement, un drame familial côté maternel s’est produit.

Ensuite, nous partirons en promenade dans le bois de Lewarde pour se dégourdir les jambes et ramasser des châtaignes. 🐿🌞

Pour finir, on prendra un peu de hauteur sur le Terril de Monchecourt. Je ne peux pas vous parler du « Centre Historique Minier » de Lewarde sans faire l’ascension d’un terril. 😉

Let’s Go ! La route vers la sagesse ! 😇

La Petite Ville de Masny

Son clocher

Présentation

Aujourd’hui, Masny est une commune qui comprend 4500 habitants.

Mais c’est aussi un village qui doit sa renommée à certains de ses seigneurs du Moyen Âge. La première apparition du nom de Masny remonte en 1175. En effet, un Henry de Masny était déjà chevalier et seigneur du village.

Au fil des siècles, des familles d’aristocrates se disputaient les terres agricoles. L’Agriculture était prépondérante d’où l’appellation de « Vieux-Masny » qui correspond à une partie du village la plus ancienne.

Source masnystoria.fr

Viennent se greffer deux cités minières pour accueillir des familles entières. Les cités du « Champ-fleuri » et du « Blanc-cul ». Les travailleurs des mines de la « fosse Vuillemin » vivaient à proximité des puits qui tournaient à plein régime à partir de 1895.

Pour l’anecdote, le nom de « blanc-cul » a toujours fait sourire les habitants de Masny. Drôle de nom ! La rumeur rapporte ainsi que les mineurs affectés aux « fosses Vuillemin » à Écaillon-Masny et « Delloye » à Lewarde faisaient une halte rapide dans un bistrot situé sur la route nationale. Des verres remplis de genièvre (liqueur) étaient alignés sur le comptoir !

De l’alcool blanc avalé cul sec, ainsi naquit le nom de la cité du « Blanc-cul » à Masny ! Rien à voir avec le fait d’avoir le cul blanc 🤣 !

Source lavoixdunord.fr

Ville actuelle

De nos jours, Masny est ville plutôt prospère et active. Elle comprend différentes écoles dont un collège, un centre commercial « Intermarché », un autre culturel et associatif appelé « les Galibots ». L’association propose des activités diverses pour favoriser la vie en communauté.

Logo de l’Association

Pour ma part, j’ai principalement passé mon enfance dans la cité du « champ-fleuri ». La subtilité est que mes parents, même séparés, vivent à 500 m l’un de l’autre.

A l’adolescence, un week-end sur 2 et la moitié des vacances je partais à pied avec mon petit sac d’affaires pour aller chez mon père : un entraînement au nomadisme et au pèlerinage ? qui sait !🤔

A la maison je ressentais une énorme solitude et un gros manque d’oxygène ! Mon échappatoire c’était de partir en vélo dans les chemins agricoles avec les copains, les cabanes qu’on construisait, les premières consoles vidéo qui faisaient leurs apparitions. La belle vie !🐥

Je n’ai aucune photos de cette époque car les téléphones portables n’existaient pas ! Nous devions aller frapper à la porte et demander poliment aux parents si notre ami(e) pouvait sortir. Toute cette hyper-connectivité n’existait pas. Nous partagions de vrais moments en extérieur entre amis et je me rends compte qu’on avait beaucoup de chance !

La liberté des balades en vélo – Premier bisou 😮😉💜

C’est important de vous parler des fêtes locales pour terminer la présentation du village ! Masny propose chaque année une fête folklorique comprenant diverses animations : sa ducasse (fête foraine) et un défilé dans la ville où son géant « Tiot Batiche » déambule dans les rues le temps d’une journée.

Mais qui est cet étrange personnage ? car lorsque j’étais petite, il me faisait étrangement peur.😭😆

La tradition de Tiot Batiche

Fête locale

La ducasse

Depuis longtemps, Masny fête les beaux jours et l’arrivée de l’été (en juin) avec sa ducasse où les habitants surtout les enfants profitent des manèges et autres festivités qui animent la ville une petite semaine.

Dans les années 1950, cette fête foraine existait déjà !

Ma mère enfant au milieu à la ducasse

C’était surtout la fin de l’année scolaire et le début des grandes vacances d’été ! 🌞

Un autre évènement super attendu : le cortège carnavalesque ! Durant une journée, les différentes associations de la ville défilent dans les rues de Masny en prenant des thèmes festifs. On chantait, on dansait et on jetait des confettis sur les gens ! j’adorais ça ! 🤣

J’ai moi même défilée une année car je faisais partie d’une Association d’Arts-plastique où je commençais à avoir des facilités en dessin! Cette association a fermé par la suite …

Tiot Batiche

Monsieur Tiot Batiche fermait le cortège. Qui est le géant de Masny ?

Ce géant concrétisé en 1953 au chapeau noir fait réellement parti du patrimoine local :

Le géant sort de sa réserve suivi de l’orchestre folklorique « La Concorde » – Source lavoixdunord.fr

L’histoire raconte que « Batiche » serait le dernier condamné au bûcher dans le village. Le jugement de Tiot Batiche est une vraie institution : le mardi soir et chaque année nous revivons sous forme de pièce de théâtre le destin de cette homme quelque peu voleur et subissant un sort tragique irréversible.

Le jugement est raconté en Patois, ce parler local « ch’ti » qui fait toute notre singularité dans la région.

Malheureusement, c’est sur le bûcher que « Batiche » fini sous les yeux rageux des habitants de Masny. S’en suit un feu d’artifice pour clôturer le spectacle.

Bien évidemment, un épouvantail est disposé sur le bûcher chaque année pour se remettre dans les conditions d’époque, personne n’est brulé quoique j’aurai bien mis certains à la place : humour noir ! 🤣

Pour l’anecdote, étant enfant, voir un épouvantail s’enflammer et crépiter me donnait une peur incroyable. (Du vécu karmique ? je ne sais pas) J’étais pressée d’arriver au feu d’artifice ! 🙄

La fête est maintenant terminée. Il est temps de parler de l’activité principale de la ville qui a bouleversé le destin de familles entières de toutes origines : l’Exploitation Minière !

La fosse Delloye de la Compagnie des mines d’Aniche à Lewarde.

Centre Historique Minier de Lewarde

Musée de la mine depuis 1973

Présentation

Je ne vais pas vous raconter 200 ans d’Exploitation Minière dans la région.

Juste les grandes lignes pour expliquer que cette activité a joué un grand rôle dans le destin de familles venues, parfois de très loin pour venir travailler dans l’espoir d’un meilleur confort de vie.

La « fosse Delloye » de la Compagnie des mines d’Aniche est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Lewarde

Le fonçage débute en 1911. Les puits sont mis en service en 1927.

La Compagnie des mines d’Aniche est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Douai. Des cités supplémentaires comme celle « du champ fleuri » à Masny de taille relativement modeste sont alors construites à proximité des fosses.

Ce sont des maisons nommées « Camus ». Elles sont toutes semblables et ont été construites dans un temps record afin de loger de la main d’œuvre supplémentaire.

Ma grand-mère vivait dans la cité du champ-fleuri.

Les mineurs de fond constituaient un vrai peuple et étaient considérés comme des héros pour permettre de fournir en énergies charbonnières une économie mondiale.

D’un point de vue politique et social, les mineurs se sont toujours battus pour avoir de meilleures conditions de travail, car l’activité était très pénible et dangereuse pour leur propre vie, et l’extraction répétitive cause de graves problèmes de santé notamment respiratoires comme la « silicose ».

Le musée

Alors que la fosse de Lewarde était promise à la démolition comme les autres, les Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais décident de la conserver afin d’en faire un musée de la mine.

Celui-ci ouvre ses portes en 1984.

Label musée de France

Il propose la visite des installations d’une ancienne fosse typique du xxe siècle, ainsi que des galeries reconstituées présentant l’évolution de l’extraction, des premières fosses jusqu’aux chantiers modernes des années 1980.

En parallèle, le musée est un lieu de culture et s’ouvre régulièrement à des domaines connexes à la mine et à des tournages.

Le musée possède également 2 700 mètres linéaires d’archives, parmi lesquelles on trouve 7 000 ouvrages, 550 000 documents photographiques, 500 films et 300 enregistrements sonore. Des collectes sont organisées chaque année. Le musée recueille également des témoignages d’anciens mineurs.

Pour aller plus loin…

Rien de tel qu’une petite vidéo pour imager le quotidien des mineurs et vous plonger directement dans les galeries.

Comment se passait la vie en dehors du travail ? Qui étaient ces hommes au courage de fer ?

La vie dans les corons

Mes parents et mes grands-parents racontaient souvent comment était cette époque.

Je me souviens de mon arrière grand-mère qui m’a fait comprendre la dureté du travail et des conditions de vie de l’époque :

 » Tu sais mun tcho, nous vivions tous dans la même maison. J’ai moi même eu 13 enfants. Les plus grands allaient travailler à la mine. Il fallait vivre et se chauffer !! Les femmes s’occupaient du potager, et les aînés s’occupaient des frères et sœurs. Les notions de travail et du système D étaient très importantes. Le confort dans les maisons laissait à désirer : les WC se situaient à l’extérieur et l’intérieur de l’habitat était précaire (pas de télévision, ni de téléphone). La nourriture c’était pour ceux qui partaient travailler, pour avoir des forces. Quand des galères survenaient, je me nourrissais de pelures de pommes de terre ! »

J’ai surtout retenu le sens du sacrifice dans son discours et j’étais calmé dans mes caprices d’enfant. 🤣

La dernière photo représente ma mère à son adolescence. Elle me disait souvent qu’elle était très nostalgique de cette vie. Il y avait une vraie cohésion dans le voisinage. Les gens s’aidaient les uns les autres. Le troc était très utilisé dans la cité.

Les habitants se sentaient en sécurité car ils se connaissaient tous.

Un Modèle

Pour finir, le plus grand fêtard et baroudeur d’antan : mon père 🤣

La grande vadrouille sur son vespa

C’est un homme qui a commencé aussi à la mine de Lewarde vers 14 ans. Ce que je retiens de son parcours, c’est son ambition et son ouverture d’esprit. Il a osé s’aventurer dans d’autres domaines professionnels afin de ne pas suivre le destin de mineur qui était tout tracé.

La vie dans les corons c’était aussi des moments de partage de rassemblement dans la musique, des bals populaires, de la liberté de la jeunesse.

Je crois qu’il raconte tout ça mieux que moi 😁 :

Merci Papa d’avoir joué le jeu ! 😘

L’exemple de ma famille Polonaise explique bien l’exode et l’influence de la mine sur le destin de plusieurs générations. L’Exploitation Minière et les décisions politiques prisent entre la France et la Pologne de l’époque, de faire venir une nouvelle main-d’œuvre d’hommes et de femmes pour pallier les pertes humaines de la Grande-guerre, ont eu de fortes conséquences sur le peuplement de plusieurs régions de France.

Drame familial

Dans la famille maternelle, il n’y a pas que de belles histoires. Dans les années 50, il fallait extraire le plus de charbon possible dans des temps records. Ce qui amène plus d’accidents qui peuvent être mortels.

C’est le cas pour mon grand-père. C’était un dimanche où normalement c’était repos. Il s’appelait François et il avait 27 ans. Il a voulu remplacer un collègue pour gagner une journée supplémentaire.

Cette journée lui a été fatale. Un éboulement s’est produit et il n’est jamais remonté. 🖤

Ce drame s’est passé en 1952. Ma mère n’avait que deux ans et ma grand-mère était enceinte d’une petite fille qui décèdera 30 jours après la naissance.

Cette catastrophe est encore présente dans le cœur de la famille …

J’arrive à la fin de cette présentation de ce patrimoine qu’est nos mines de charbon et l’histoire de nos anciens. Je voulais surtout montrer que je suis très fière de mes origines familiales et pour moi c’est important de connaître les valeurs de leurs parcours. Ce qu’ils m’ont surtout transmis c’est la détermination et le courage pour faire face aux épreuves dans la vie et d’être forte face à l’adversité !

Partons en balade le printemps arrive 🦋🐞

Le Bois de Lewarde

Situé sur une butte de sable et d’argile, le bois de Lewarde, en face du « Centre historique minier » sert de corridor biologique (« couloir de vie ») en favorisant le déplacement de la faune et de la flore.

Il est très courant de ramasser des châtaignes dans le bois et c’est un fruit célébré dans la ville de Lewarde en Septembre.

D’une longueur de 2 km environ, une balade en famille est à faire afin de profiter d’un panorama sur le « Centre historique minier » et de la campagne avoisinante.

Un des objectifs du plan d’aménagement forestier du bois de Lewarde est le développement de l’animation.

C’est pourquoi un Parcours Permanent d’Orientation (PPO) a été réalisé pour la pratique de la course et de la randonnée d’orientation. Ces deux activités sont prisées par de nombreux usagers du bois tels que les clubs sportifs locaux mais aussi les écoles et les centres-aérés.

Je me souviens qu’au lycée j’avais choisi « Course d’orientation » pour le BAC. Connaissant comme ma poche le bois, j’ai été très avantagé pour l’obtention d’une bonne note. 😉

Un peu d’histoire
Parcours balisé

La Tour

Datant de 1870, c’est une construction à vocation ornementale et de prestige. Elle sert de ponctuation pour le promeneur et c’est un véritable point de repère.

Dans mon enfance, l’endroit était beaucoup plus boisé et lorsqu’on apercevait la tour au loin, on se disait : « ouf on est sauvé ! « 

Des histoires farfelues courent au sujet de cette tour : il y a quelques années maintenant, un pendu y aurait été retrouvé. De quoi faire peur les enfants surtout ! 😮

Randonnée

Un réaménagement du « Chemin des galibots » a été fait pour le plus grand plaisir des marcheurs.

A vos chaussures ! 😁

Le « Galibot » fait bien évidemment référence à la vie minière. Il s’agit d’un mot ancien qui désigne un jeune manœuvre dans les mines de charbon.

Balisage répertorié

De grandes balades tout autour du Cœur d’Ostrevent offrent des découvertes sur nos richesses naturelles et sur les traces laissées par nos mines de charbon.

Le Terril de Monchecourt

Ce terril d’une hauteur de 87 m, se situe à quelque km de Masny et fait partie du Parc Saint-Roch de Monchecourt. 16 ha d’espaces naturels restaurés autour d’un terril accessibles au public est un beau lieu de promenade. Le parc dispose d’aires de jeux pour les enfants ainsi qu’un skate parc pour les plus grands.

Pour finir

Cela a été une très grande gymnastique émotionnelle de parler de soi, de mon enfance, de mes origines. Vous emmener dans une ambiance familiale où certes ça n’a pas été toujours facile. J’ai compris que mes parents ont fait ce qu’ils ont pu et je ressens dans ma vie d’adulte beaucoup de fierté. Cet article m’a donné l’opportunité de tirer le positif et de mettre en avant ce qui fait ce que je suis aujourd’hui.

Papa Maman je vous aime 😘

La fin de cet article se fera sur une note musicale avec une chanson choisie par mon père lui même.

Ce sera une chanson de l’Artiste Nordiste et Polonais « François Kmiecik ».

Bonne écoute et un’n baiss ter tous ! 😊

Marjorie

La nostalgie du Bandonéon 🎵

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