Marche Pas-de-Calais

Les Mégalithiques de la rivière de la Sensée

Hello, c’est Marjorie. Pour ce nouvel article, j’ai envie de vous faire découvrir une partie de mon enfance. Etant gamine, j’ai toujours été fascinée par ces gros cailloux érigés dans les chemins qu’on empruntait en vélo avec mon neveu et ses copains. Toutes sortes de légendes et d’histoires sont racontées. Ces menhirs sont fascinants et font partis de notre patrimoine mystique de notre région.

Présentation

Ces mégalithiques désignent un groupe de 5 monuments très voisins, érigés autour des étangs créés par la rivière la Sensée. Ils se trouvent à 12 kilomètres environ au sud de Douai (59), juste à la limite du Nord et du Pas-de-Calais. On peut aller visiter le menhir d’Aubigny-au-bac, de Lécluse, de Oisy-le-Verger, le dolmen d’Hamel et le tumulus des Sept Bonnettes à Sailly-en-Ostrevent. Il en existe d’autres qui ont été détruit.

Menhir d’Aubigny-au-bac

en forme de tête de cheval

Le menhir d’Aubigny-au-Bac est surnommé « la Pierre qui pousse ». Il semblerait que ce mégalithe continue de sortir de terre et de grandir. Sa hauteur totale est de 2m90, dont 1m52 hors du sol.

La légende raconte que la Pierre, en forme de tête de cheval, est vivante, qu’elle grandit d’1 cm tous les trois ans. Pour d’autres, c’est tout simplement la présence d’une source en cet endroit, qui possède les propriétés rares et mystérieuses de faire pousser les pierres….

Ce menhir est demeuré longtemps le plus discret des sites mégalithiques du Nord-Pas-de-Calais. Sa notoriété est restée dans l’ombre du Dolmen d’Hamel, des menhirs de Lécluse ou d’Oisy-le-Verger. Il partage pourtant avec ce dernier une similitude étonnante : une implantation au cœur des marais.

Il y a une belle balade à faire à pied ou en vélo entre Aubigny-au-Bac et le marais de Brunémont. C’est là où se trouve le caillou, niché entre les marais. J’ai énormément de souvenirs d’enfant à cet endroit ! On partait souvent pêcher les grenouilles avec des cannes à pêche de fortune ou on faisait du pédalo à la base de loisirs d’Aubigny. La belle vie !

Menhir de Lécluse

Le menhir de Lécluse est surnommé « la pierre du diable ». Certains parlent de griffures sur la pierre, celles du diable lorsqu’il se saisit brusquement du menhir.  D’autres mentionnent une forme sur l’une des faces.

Un peu d’histoire

A l’origine c’est un monolithe d’environ 5 m hors du sol, enfoncé à seulement 1 m de profondeur, large de 2 m environ et épais de 0,60 m. Son poids était estimé à 30 tonnes.

Vers le haut, il s’amincit et présente une échancrure oblique qui s’est produite, dit-on, lorsqu’il a été frappé par la foudre.

On le date du néolithique, entre – 5 000 et – 2 500 av J.C. Ses dimensions, avant d’être saccagé par les troupes allemandes en avril 1918, en fait l’un des plus haut mégalithe connu dans notre région. Il ne reste malheureusement aujourd’hui qu’une partie du menhir d’origine, haute d’un peu plus de 3 m. Il s’élève aujourd’hui en plein champs sur les hauteurs du petit village de Lécluse.

Une légende farfelue

Il n’y a pas de lieu mystérieux sans une légende pour nous raconter son histoire. À Lécluse, comme pour le menhir de Oisy-le-Verger, le diable est à l’œuvre. Cette fois-ci, il répond à l’appel d’un fermier du village. Il a besoin d’aide. Un incendie a détruit sa grange. Impossible de mettre sa récolte à l’abri. Le temps presse. Satan propose ses services. L’âme du fermier lui reviendra s’il achève de reconstruire la bâtisse avant le premier chant du coq. Le pacte est scellé.

Satan se met à l’ouvrage aidé d’une myriade de diablotins… La femme du fermier, mise au courant, imagine alors un stratagème. Bien avant l’aurore, elle prend une torche et éclaire le poulailler… Le coq se met aussitôt à chanter. Satan, dépité et furieux de s’être fait berner saisi la pierre qui devait servir au pignon de la grange. Il la lance violemment au loin. Et c’est là, au milieu du champ qu’elle vint se planter à jamais.

Dolmen d’Hamel

Dirigeons-nous vers le petit village d’ Hamel, au cœur de la pittoresque vallée de la Sensée.  L’endroit que je vous invite à découvrir est une halte idéale, au bord des Étangs. De l’autre côté de la route, en grimpant sur les hauteurs, vous découvrirez l’étonnant dolmen du Bois avec, à ses pieds, en contrebas la source de la Cuisine aux Fées… Un lieu où l’Histoire rejoint les légendes !

La source de la Cuisine des Fées
Source – nord-découverte.fr

Connu aussi sous le nom de « Pierre-aux-savates » ou « Cuisine des Sorciers », le dolmen d’Hamel, dans la vallée de la Sensée, est un des rares exemples d’allée couverte encore visible dans notre région. On le date du néolithique final, environ 2800 -2000 av. J.C.

On s’accorde à considérer que les dolmens ont une fonction funéraire. Les fouilles des différents sites connus ont mis régulièrement à jour des ossements et du mobilier y compris largement postérieurs au dolmen lui-même. Contrairement à l’idée encore répandue, les druides et les celtes n’ont rien à voir avec leur édification. Ce qui n’exclut pas qu’ils aient été « réutilisés », plus tard, à des fins « magico-religieuses ». 

Toutes sortes d’histoires

On peut constater nettement la présence de petits trous d’une taille d’un « verre à boire ordinaire » sur cette table en pierre.  Ils ressemblent tant à de petits pots qu’on murmura bien vite qu’ils servaient aux sorciers pour composer  leurs filtres. D’où l’ autre nom du dolmen appelé la « Cuisine des sorciers ». Le côté amusant est que la Grande Ourse qui serait dessinée sur la « table » est aussi désignée comme la « grande casserole ».

Enfin, la source qui coule en contrebas porte le nom de « Cuisine des Fées ». Pour ajouter d’autres idées, il existe deux autres légendes. L’une révèle que les trous les plus réguliers seraient en réalité les pieds d’une chaise où s’assoit une fée lorsqu’elle vient filer. L’autre que les empreintes laissées sur la pierre seraient celles des pas de danse des sorcières … On le voit, fées, sorciers et sorcières gardent les lieux et malheur à celui qui monte sur le dolmen, déranger leur tranquillité !

J’apprécie beaucoup ce dolmen. On sent un passé mystique et toutes sortes d’histoires tournent autour de ce lieu. Communiquons avec les énergies présentes et voir ce qu’elle ont à nous dire …

Sept Bonnettes de Sailly-en-Ostrevent

C‘est probablement un des lieux les plus insolites et intrigants de notre région Nord-Pas-de-Calais. Au sommet d’un tertre, dominant la plaine environnante,  cinq pierres se font face dans une ronde figée depuis des siècles. Stonehenge en miniature ou punition divine …

Nombre d’histoires et de légendes courent au sujet des Sept Bonnettes de Sailly-en-Ostrevent. Je vous invite à grimper et à parcourir avec révérence cet étrange cercle fermé …

Une légende de plus…

Six jeunes filles et un violoniste ont manqué les vêpres. Ils n’en firent qu’à leur tête. Le joyeux groupe grimpa, comme il en avait l’habitude en haut du tertre. Les six jeunes demoiselles formèrent une ronde autour du musicien et se mirent à danser. Mais c’était une fois de trop. Aux premières notes du violon, leur tête se figea soudain, leurs bras et leurs jambes se collèrent au reste du corps. Les voilà tous les sept transformés en statue de pierre. …

À l’endroit même où nous les voyons encore. Certains anciens racontent qu’en réalité le petit groupe a disparu comme happé dans les entrailles de la terre. Personne ne put les sauver. Les familles et les villageois élevèrent alors ces pierres à leur mémoire. Six en rond et une au milieu, pour le musicien. Elle a aujourd’hui disparu. Cinq sont encore debout, la sixième a glissé en contrebas.

Deux choses nous frappent lorsqu’on s’approche du site. L’importance du tertre et les pierres dressées comme une couronne dont les silhouettes se détachent de loin.

Les Bonnettes de Sailly-en-Ostrevent sont toutes tournées vers le centre du cercle comme si elles se parlaient, priaient ou veillaient ensemble dans un mouvement de rassemblement, fermé sur lui-même. Elles ne regardent pas l’horizon… Elles se regardent entre elles… Ces pierres sont humanisées !

Le tumulus de Sailly-en-Ostrevent a porté plusieurs noms : Le Mont des Sept Bonnettes, des Sept-Fillettes ou des Sept-Marconnettes. Selon certaines sources, « Bonnette  » désignerait une petite borne. Tout comme  « Marconnette » qui ferait référence à un élément de « marquage » d’un lieu.

Les bonnettes pourraient aussi être une référence au « bonnet » parce qu’elles coiffent, couronnent le tertre. Enfin, le mot désignerait une « méchante fille » en patois. A vérifier …

Ma vision

En allant voir ce site, j’ai profondément ressenti une grande énergie féminine. Un féminin sacrée de rassemblement et de communion. L’énergie cosmique de ce lieu est stratégique pour une grande connexion avec l’univers et autres énergies divines. On entend les chants, les rires et les danses de ces femmes puissantes et mystiques.

Pour l’anecdote, il y a eu une rencontre très atypique et improbable. J’ai croisé le chemin d’une femme avec un sac à dos énorme, qui était partie la veille de chez elle et souhaitait entamer une longue marche introspective.

Elle s’appelait Shéhérazade et je lui ai proposé de faire un petit bout de chemin ensemble jusqu’au village voisin. Je lui ai partagé mon expérience de Compostelle. Cette discussion fut très agréable et pleine de sens. Nous avons partagé cette prise de conscience de notre future élévation spirituelle dans notre vie et de ce fameux ménage intérieur.

Au niveau d’un croisement, il était temps pour moi de faire demi-tour. Elle m’a remerciée pour la lumière que j’ai pu lui apporter. Nous avons fait une belle accolade de partage d’énergie. Quelle fierté pour moi en repartant, j’ai compris que je me sentais totalement accomplie en guidant les personnes dans la même recherche que moi. Gratitude et merci à la Création.😇

Menhir de Oisy-le-Verger

Vue sur le village

Dernier site que j’ai visité récemment. Le menhir d’Oisy-le-Verger est bien connu comme un « gros caillou », comme on le désigne ici, planté en plein terrain marécageux de la vallée de la Sensée. Cette implantation particulière, sur l’ancien lit de l’Escaut, le rend difficilement accessible, surtout aux périodes de pluie. Mais, même de loin, du bout de l’allée entourée d’une roselière, le magnifique menhir classé depuis 1981 aux Monuments Historiques, reste particulièrement impressionnant.

De nuit comme de jour, on peut prendre de belles photos et juger encore une fois de plus du caractère mystique et intriguant de ces lieux naturels.

Le retour du diable…

Comme beaucoup de ses semblables, l’origine légendaire du menhir d’Oisy-le-Verger est intimement liée au diable. Un infatigable bâtisseur, mais piètre calculateur, qui, une fois encore, sera pris au dépourvu par le chant trop matinal d’un coq. Cette fois, c’est à des religieuses qu’il offrit ses services pour construire en une nuit leur couvent. En récompense, elles lui devraient leur âme si ce dernier avait finit avant l’aube.

Satan se mit au travail, et transporta toute la nuit d’énormes pierres pour l’édifice. Hélas, pour lui, avant l’heure fatidique, les religieuses réveillèrent le coq qui se mit à chanter. Surpris, le diable lâcha l’énorme pierre qu’il tenait encore… Elle vint se ficher à l’endroit où nous la voyons aujourd’hui.

Grandit il ?

Mais ce n’est pas la seule légende qui court au sujet du menhir. Certains soutiennent en effet qu’il grandit d’année en année, sortant ainsi peu à peu du sol. D’autres au contraire, qu’il s’enfonce et disparaîtra un jour, rejoignant peut-être, d’autres pierres dressées que les anciens pêcheurs disaient avoir vu au fond des étangs proches… Vrai ou faux ? …

C’est le charme des pierres légendaires où se mêlent récit, archéologie et tradition… Et où chacun, en posant un instant sa main sur le grès plusieurs fois millénaire, peut à sa façon, en imaginer l’histoire et se connecter à sa propre interprétation.

Balades à faire

Plusieurs chemins de randonnées passent à proximité. Le canal du Nord à moins de 600 mètres est également une belle idée de promenade et de coin pique-nique avec ses berges aménagées. Voici quelques idées de balade proposées :

  •   Le circuits des canaux – 9 km / 2h15
  •   Le sentier du Gros Caillou -12 km / 3h
  •   Le sentier des Étangs – 10 km / 2h30

Pour les plus courageux, je vous propose le circuit des Bonnettes de 21 km proche de Sailly-en-Ostrevent. Voici une plaquette de présentation très bien faite.

Prévoir un pique-nique Source nord-decouverte.fr

Pour finir

Je vous montre quelques clichés des balades de toutes saisons que j’ai pu faire du Marais de Brunémont et du village de Palluel à proximité. J’espère que cet Article Mystique vous a plu. Laissez un petit commentaire et à très vite pour une nouvelle visite dans notre région.

A tantôt, Marjorie 😊

N’oubliez pas de jeter un coup d’œil à mes autres articles :

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