Hello, c’est Marjorie. Nous nous retrouvons pour un nouvel article. Je rentre d’une semaine de marche sur la Via Arduinna. Il s’agit d’un itinéraire Compostelle qui se situe dans les Ardennes Belges. J’ai été attiré par ce chemin car il n’est pas connu du tout.
J’ai découvert par hasard son balisage lors d’un séjour dans les Ardennes en début d’année 2025. En faisant quelques petites recherches sur internet, j’ai pris connaissance de son tracé. Il y a une branche qui démarre de la ville de Malmedy en Province de Liège pour partir en direction de l’Abbaye Notre-Dame d’Orval. L’Abbaye est à la frontière française en Province de Luxembourg. Il y a 130 km environ entre les deux. C’est la distance idéale pour partir une semaine. J’ai donc attendu les beaux jours du printemps pour me lancer sur cette voie.
Dans ce récit, je vais vous raconter comment j’ai effectué mes étapes : les hébergements, les petits bobos, les prises de conscience, la cadence de marche etc. Vous exprimer mon ressenti sur cette voie. Je n’ai pas du tout était déçu. J’ai fait de très belles rencontres et été agréablement surprise de la bienveillance des Wallons.
Origine du Chemin
Nous ne trouvons pas grand chose sur internet sur la Via Arduinna. J’ai lu notamment que ce chemin avant qu’il soit un Chemin de Compostelle, il serait Celtique. Arduinna aurait été une déesse vénérée dans cette région. Il s’agit de la déesse au sanglier. Je n’ai trouvé aucune référence à cette déesse sur la route. Juste un panneau d’information sur ma deuxième étape, avant le village d’Odeigne.



Ces deux cartes permettent de bien situer cette voie. La panneau explique que la Via Arduinna est un chemin de jonction entre les deux grandes routes Polonaises et Danoises rattrapant des itinéraires français bien connus comme la voie de Tours ou de Vézelay. Cette route nous offre un « cadre naturel splendide, propice au recueillement ». Il n’y a plus qu’à se faire son propre avis, c’est parti !

Sur cette image, vous découvrez les villages en détail ainsi que le balisage jaune et vert. Pour info, je connais bien les environs de Stavelot. C’est ma zone de rando depuis quelques années. A partir de Lierneux, je sortirai de ma zone de confort.
Etape 1 : Malmedy – Bergeval 20km
Nous sommes le 20 Mai 2025. J’ai eu la chance qu’une amie de la région me dépose de bon matin au départ de Malmedy. Bon, « de bon matin » , c’est relatif (rire) car nous avons pris le temps ce matin là de passer un peu de temps ensemble. J’ai démarré ma route vers 11h.

Je me sens très confiante pour ce démarrage. Il fait très beau. Je marcherais en tee-shirt, c’est évident. Expliquons un peu l’objectif de cette journée. Ma cadence de marche habituelle est d’une vingtaine de kilomètres par jour. Pour commencer, je souhaite faire 15 km pas plus, afin d’échauffer tranquillement le corps. Sur mon application, j’ai repéré le village de Wanne à 15 km. C’est parfait !



C’est bon, le premier pas est fait. Je me lance. Un dernier aurevoir à l’imposante Cathédrale de la ville, et très vite, je découvre un chemin agréable rempli de bonnes énergies. Protégée par la nature, je n’ai pas arrêté de photographier le paysage. 📸💚




Les mélanges de vert à l’horizon. Cet aspect vallonné. Tout est harmonieux. Le chemin passe à travers les petites prairies, les premières fermes. Je crois qu’il m’a fallu à peine une heure de marche pour rentrer dans le chemin. Je me sens déjà pélerine, c’est incroyable. La nature m’a déjà adopté !




Petite galère
J’ai rencontré une petite galère dans une zone de coupe forestière. Des arbres étaient allongés sur le chemin. Apparemment, ils étaient là depuis un moment car de l’eau stagnait en dessous. J’ai dû faire l’équilibriste avec le sac sur un des tronc.

Ensuite, le chemin passe juste à côté du « Faix du diable » . C’est un gros cailloux imposant dans le sol. Il y a des légendes qui circulent autour de ce site. La pierre serait l’œuvre du diable. Je n’y reste pas longtemps pour éviter de le croiser ! (rire)

Village de Wanne
Me voilà dans le village de Wanne. Il est à peine 15h30. Maintenant, il faut penser à un truc important. Où dormir ? J’ai l’habitude de péleriner mais cela a toujours été en gîte. J’ai la tente avec moi mais je ne me sens pas capable de faire du bivouac sauvage. Trouver un bout de jardin chez un habitant serait plus rassurant.

Il y a une ancienne brasserie ouverte. Je salue une dame qui rénovait des meubles. Lui expliquant mon départ de Malmedy, elle m’offre une bouteille de coca et quelques paquets de chips. C’est cool j’ai l’apéro pour ce soir (rire). Plus sérieusement, je lui demande où il serait possible de dormir avec ma tente. Elle pense à un couple de fermier mais cette ferme est à 10 km de Wanne. Trop loin pour cette première étape.
Je me pose sur un banc. Je repense à un numéro que j’avais noté dans mon téléphone. Un couple dans le village de Bergeval vendait leur chalet. Car oui, j’aimerai bien acheter quelque chose par la suite dans cette région. Je tente d’appeler et un homme décroche. Je lui explique ma route et il accepte volontiers de me prêter un bout de jardin. C’est parfait ! Me voilà à pousser 6 km plus loin.



Arrivée à Saint-Jacques (Bergeval)
Arrivée vers 17h30 ! Le propriétaire me montre où je peux planter la tente et c’est parti pour la détente. Moi qui voulait faire que 15 km, j’ai finalement accompli une étape de 20 km. Je profite d’une agréable soirée et d’un joli coucher de soleil. Etape 1, réussie !

Etape 2 : Bergeval – Odeigne 21 km

Nuit agitée et réveil compliqué. J’ai à peine dormi quelques heures. Je me motive car le soleil est encore au rendez-vous. La tente est remballée d’une lenteur extrême. Je déjeune un petit truc et vers 8 h je reprends la route.
Je me sens sereine pour cette journée. Pendant la soirée, j’ai eu le temps de discuter avec quelqu’un sur les réseaux. Cette personne, s’appelle Nathalie et elle m’a aidé à avoir un autre bout de jardin pour ma prochaine nuit. Je vais dormir chez une dame dans le village d’Odeigne. C’est super sympa de sa part de m’avoir aidé aussi rapidement.
Me voila sur le chemin et je me rends compte que je suis restée dans mes rêves quelques minutes. J’ai réussi à perdre le balisage. ah la la. Je ne suis pas réveillée. Demi tour et tout compte fait, je retrouve le chemin initial par un passage intéressant. 📸💚




Petite discussion
Quelques kilomètres plus loin, je croise une dame et son chien. Forcément, je profite pour parler cinq minutes. Le toutou me saute dessus. Je sens que mon chien me manque déjà (rire). Elle me voit avec mon gros sac. Je lui explique que je suis sur la Via Arduinna, le chemin de Compostelle belge. Je suis surprise d’apprendre qu’elle ne connaissait pas du tout le chemin. Et pourtant, elle habite la région depuis toujours. C’est très gratifiant de faire connaitre la Via Arduinna à des locaux.
Un peu plus loin, je découvre le Ruisseau du Bâleur. J’ai adoré cette partie. J’ai vraiment ressenti quelque chose de mystique. Le bruit de la forêt et du cours d’eau à ma droite. Quel apaisement !


Pause à Lierneux
Je suis sur les hauteurs de Lierneux. Il me reste quelques kilomètres pour accéder à ce village. Une fois arrivée, je passe par la petite superette afin de m’acheter quelque chose de frais à boire.
Quand je quitterai Lierneux, j’arriverai en Province du Luxembourg, au revoir la Province de Liège.

Rencontre avec Nathalie
Le plan pour cet après-midi là, c’est d’attendre Nathalie. On se suit depuis quelques temps sur Instagram. Elle randonne beaucoup aussi. Elle réside Fraiture. C’était l’occasion de se rencontrer. Ce fut très agréable de partager la même passion durant quelques heures. Elle aussi ne connaissait pas la Via Arduinna. Nous avons partagé sur nos projets respectifs… Elle m’a proposé de me joindre à elle le lendemain, pour une pièce de théâtre à la Roche-en-Ardenne. Pour l’instant, je ne peux pas me projeter car je ne sais pas du tout où je dormirai.


Nous nous sommes quittés. Elle a rejoint Fraiture et moi je me suis lissée sur Odeigne. Je sens que les températures baissent de plus en plus et qu’un petit vent s’installe. Pour ce soir, j’ai des nouveaux copains de chambre et la dame m’a offert une petite toilette bien méritée. Merci à elle !

Etape 3 : Odeigne – La Roche-en-Ardenne 15 km

Deuxième nuit de sommeil dans les choux. Je me suis très vite endormi, mais les nuits dans la région sont méga fraîches. Le réveil pique bien comme il faut. Pour rajouter un peu de piment, des avions de chasse sont passés au-dessus de la tente en pleine nuit. La poisse ! Je remballe très vite et je bois un petit café chez la dame.
J’ai démarré sur les coups de 9 h 30. Je n’aurai que 15 km pour la Roche-en-Ardenne. Cette ville est très touristique donc je suis sûre de trouver un camping pour ce soir.

Pas de pluie annoncé mais je mets un peu plus de vêtements sur le dos. Le vent est assez frais et je commence à avoir froid avec la fatigue.
On continue à traverser les forêts et vers 13h30, j’accède à la ville par un joli dénivelé négatif. Dans la Roche-en-Ardenne, il y a roche (rire). C’est une très charmante bourgade belge, marquée par son château féodal surplombant les hauteurs.

Je suis passée plusieurs fois en voiture sans m’arrêter. Je vais enfin pouvoir découvrir ce bel endroit.
Au fil de l’Ourthe
Petite pause dans un bar pour commencer à chercher un camping. J’ai craqué pour une bonne Orval.🍺



On m’a conseillé le Floreal Camping. A ne pas confondre avec l’hôtel. Le camping se situe à 10 minutes du centre-ville. C’est le seul que j’ai réussi à joindre donc pas le choix on y va. J’ai eu un tarif préférentiel étant donné que je suis à pied. Les employés du camping ont été super sympa.


Je profite d’avoir un sol bien plat pour planter la tente et direction la « DOUCHE ». Je l’ai savouré ! J’ai finalement décliné le théâtre car je voulais me reposer et j’ai compris un truc important. Je ne me voyais pas sortir du « chemin », retourner dans la vie quotidienne. Là j’ai pris conscience que je pélerinais vraiment.
Belle petite surprise, mes voisins d’emplacement m’ont invité à prendre l’apéro avec eux. Il s’agissait d’un couple Suisse. J’ai passé un très bonne soirée en leur compagnie. On a bien rigolé !
Etape 4 : La Roche-en-Ardenne – Champlon 27 km

1 ° vers 5 h. La nuit a été horriblement froide. Pourtant, j’ai un duvet résistant aux basses températures mais là c’était le pompon. Dans la nuit, j’ai enfilé tout ce que j’avais pour essayer d’avoir chaud.
Je me sens très fatiguée. Mon corps connait bien la marche donc je ne lève pas courbaturé, mais je n’ai pas du tout un sommeil récupérateur. Pour la prochaine nuit, je vais regarder pour un bon lit. Dans l’avenir, il y aura des ajustements à faire au niveau du matériel pour les nuits en bivouac. Je suis déjà très fière d’avoir enchaîné trois nuits de suite dans la nature.
Petite confidence

Cela parait facile de dormir en tente mais j’ai une petite confidence à faire. C’est vrai que les nuits sont froides mais j’ai aussi de mon côté un sommeil agité et j’ai remarqué que mes rêves étaient bizarres sur ces trois nuits. J’ai un petit trauma à gérer car j’ai vécu un truc vraiment pas cool pendant mon adolescence et cela s’est passé dans une tente, lors d’une soirée…
Etape solitaire

Je prends sur moi et je me motive. Pour me donner une source de positif, je range toute la tente et je regarde sur internet pour une auberge vers Tenneville. Mon étape sera de 22 km environ. Vers 10h, je contacte l’auberge. Quelqu’un décroche et c’est disponible pour une nuit. Cool ! Ce soir je dors dans un bon lit.
Mon téléphone dit qu’il y a un risque de précipitations donc, j’espère avoir de la chance pour cette journée. Sur la route, je prends conscience des premiers jours. J’ai pris mes repères et j’ai l’impression de me fondre dans ce paysage. J’écoute la nature. Je suis très heureuse d’être seule au milieu de cette immensité. C’est la liberté !




Près de Mousny, je repère un site intéressant. Je découvre d’énormes blocs de quartz blanc. Ils sont considérés comme des menhirs. Je suis resté quelques minutes pour ressentir ces énormes cailloux. On peut se nourrir d’énergies aussi, il n’y a pas que la nourriture.




Je rencontre un chemin bien tracé, accessible, aéré ! La chance sera avec moi, le temps se maintient.
Pause bien méritée

Je décide de prendre une pause a Wyompont. Je regarde quelle distance il me reste. La désillusion, je pensais qu’il me restait 5 km. Et non, l’auberge de jeunesse est à 5 km de plus. Elle n’est pas du tout sur le chemin. Elle est à Champlon et non à Tenneville.
J’arriverai vers 17h30 avec 27 km au total. J’ai pris des chemins alternatifs pour éviter la route monotone jusqu’à l’hébergement. L’intérieur de l’auberge est très bien. Les sanitaires sont à l’intérieur des dortoirs. Par contre, elle est juste à côté d’une route à grand trafic. Le bruit des camions ne s’arrête pas. Mais tout me semble dérisoire car j’ai le graal en face de moi : UN LIT !
Je suis tombée de sommeil dans des draps bien secs vers 21 h. Je vous dis à demain !
Etape 5 : Tenneville – Longlier 35 km

Miracle les amis ! Je me réveille reposée et très en forme. J’ai réussi à dissoudre toute cette fatigue accumulée. Je sens que les choses sérieuses commencent.
Je profite de tout ce confort une dernière fois. Une petite douche pour réveiller les muscles. Un bon petit déjeuner de championne et c’est parti à 8h30 je me lance pour cette prochaine étape.
Ce matin, je dois récupérer le chemin donc refaire ces foutus 5 km. J’ai repéré une auberge qui a un tarif pèlerin super cool à Longlier, sauf que ce village me ferait faire 40 km. Mon petit doigt me dit d’appeler quand même ce gîte car je crois que je ne passerai pas à travers cette fois-ci. Il y a un risque de pluie très élevé vers 13h.
Une heure de gagnée
Je décide de faire du stop pour me faire déposer à Tenneville. Cela me ferait gagner une heure environ. Une première voiture me snobe, une deuxième. Et finalement, la deuxième voiture était une femme qui allait chercher son pain. Elle m’a demandé où j’allais et à accepter de me déposer.
Quelle chance ! Elle m’a expliqué qu’elle rentrait de sa nuit de garde. Elle était infirmière de nuit. Un grand merci à elle. Franchement, je suis étonnée encore une fois d’avoir été aidé comme ça.



Ce sentiment de soutien m’a donné des ailes car je galope sur le chemin. J’ai beaucoup apprécié le village de Sainte-Ode. Avant celui-ci, vous passez par le panorama « Le Cheslin » et par la « Chapelle de la Bonne Dame ». On peut parler d’atmosphère divine. ça m’a donné encore plus de carburant pour marcher.





Je contacte le gîte. Je tombe sur un homme assez occupé et il est désolé, il ne pourra pas m’aidé étant donné que son gîte est complet par un groupe. Nous sommes samedi. Putain, la poisse ! Il me dit qu’il va me rappeler dans 20 minutes pour m’aider autrement. Tant pis, je continue ma route, on verra bien.
Je dépasse la petite commune de Tillet et il a pris le temps de me rappeler. Je suis très contente. Il me demande si je fais la Via Arduinna et il me propose de loger chez lui. Quel soulagement ! Il me reste peut-être 18 km au moment de son appel.
Une autre ambiance



Chose promise chose due, vers 13 h, le temps se gâte. Je tape chez quelqu’un pour remplir ma gourde d’eau. Une femme bien sympathique me donne une bouteille d’eau en plus. J’avais un peu de sucre dans ma banane. Je mets ça dans l’eau car je ne ferai pas de pause. Toutes les heures, je me suis réhydraté avec cette eau sucrée.
Vers 15h, je passe le minuscule village de Ourt. Il me reste 9 bornes. La pluie tombe en continue. Je suis trempée ! J’ai pas prévu le poncho dans le sac. Belle erreur de ma part ! Mon mental est bon, on se dit que ce soir je suis au sec. J’ai une ambiance digne d’une journée d’automne. C’est le jeu !

Pas le choix, il faut avancer. Je serai chez Dominique à 17h30. Il a une très très belle maison et il m’a proposé une chambre digne d’une princesse. Mis bout à bout, j’ai marché 8h30 sans m’arrêter et physiquement ça allait. Grâce à lui, j’ai pu faire sécher mes fringues au dessus d’un bon feu et me féliciter de cette étape de fou.
Etape 6 : Longlier – Chiny 22 km


Bonne nuit de sommeil. Je me réveille en forme. Je range tout doucement mes affaires et je croise Dominique dans la cuisine. Nous avons discuté de ma future étape et du pèlerinage en général. C’est quelqu’un qui marche beaucoup et lui aussi a de grands défis en tête. Il m’a parlé qu’il souhaitait faire le Kilimandjaro et que moi aussi de mon côté, j’aimerai bien traversé toute la chaîne Pyrénéenne.
Revenons dans le moment présent. La journée s’annonce encore pluvieuse. Je vais devoir gérer un fort risque de précipitation vers 12h et un autre vers 15h.

La nuit en bivouac risque d’être compliquée. Dominique m’a conseillé le camping du Canada à Chiny. J’ai quitté son domicile vers 9h. On verra bien si j’arrive à avoir un endroit plus ou moins au sec.
Une matinée décevante
En sortant, je contacte immédiatement ce camping pour être fixé. Une dame me dit qu’elle n’a qu’un emplacement de tente à me proposer, car les logements type bungalow, c’est 2 nuits minimum. Je lui explique que je pélerine. Est ce qu’il n’y a pas un petit emplacement même sous une tonnelle pour mettre la tente ? et non, finalement elle revient sur ce qu’elle disait et me propose le bungalow pour 75 euros la nuit. C’est n’importe quoi ! C’est utiliser mon désespoir ! Je refuse bien évidemment.
Je continue ma route quelques kilomètres et j’essaye de suivre mon intuition. Le téléphone dit qu’à 18h, le soleil reviendrait. Finalement, je rappelle ce camping pour prendre un emplacement de tente. J’attendrai 20 h pour m’installer. Le soleil se couche vers 21h30, je suis large.



Vers midi, ça se gâte. Je reste une bonne demi-heure sous des arbres. Je crois que le thème de cette journée sera le mot « Patience » (rire). Cette étape sera de nouveau brumeuse, humide. Il va falloir prendre sur soi et de se dire que c’est l’avant dernière journée, le lendemain sera plus ensoleillé.

Vers Chiny
Me voilà au bord du Parc national de la Vallée de la Semois, plus précisément dans la forêt de Chiny. C’est dommage que je dois aller vite pour cette partie, car le cadre forestier est très intéressant. J’arrive juste avant 15h au camping et pas de réception.



Je contacte le numéro et on me dit d’attendre pour prendre un emplacement quelqu’un viendra plus tard pour le paiement. Assez agacée je demande s’il y a au moins un endroit à l’abri où je pourrai attendre. On me dirige vers une table de pique-nique abritée. J’arrive tout juste avant le deuxième déluge. Pfiou !
Je reste là toute l’après-midi. Mon corps se refroidi, alors j’essaye de me réchauffer en buvant quelques soupes et la chaleur du réchaud m’aide aussi. Je fais sécher mes fringues comme je peux et j’attends patiemment la fin des intempéries. Effectivement, le soleil réapparait vers 19h. Je me suis mise en dessous du premier rayon de soleil. Quelle sensation de chaleur naturelle !

Je plante la tente sur un sol bien humide et enfin je peux avoir un semblant de soirée, pour le repas et la toilette. Les douches et sanitaires sont payants en plus du prix initial. Pour éviter de payer, je me suis lavé avec le cours d’eau naturel en face de ma tente.
Vous l’avez compris, je n’ai pas aimé cet endroit. J’ai hâte de partir d’ici et de faire ma dernière étape.
Etape 7 : Chiny – Orval 17 km


Voila nous y sommes. 26 Mai 2025, j’entame ma dernière étape de cette Via Arduinna. Je viens de passer ma quatrième nuit en bivouac. La nuit a été bien humide. La tente est trempée. Je suis debout vers 6h. Tout est rangé. Je regarde ce que je pourrai avoir comme vêtements secs mais tout est humide. Mes chaussures n’ont pas séché du tout.
Allez c’est parti, je laverai tout ça à l’abbaye d’Orval. Car oui ce soir je dors chez les moines de L’abbaye Notre-Dame d’Orval. Cette abbaye propose des séjours de ressourcement et un accueil pour les pèlerins.


Pour éviter de rester sur la variante de Martué, je retrouve via un GR l’itinéraire de base. Ce qui ne me fera pas dépasser les 20 km. Le soleil est de retour, rien que pour cette journée. Le lendemain sera de nouveau chaotique, donc je suis très heureuse. Je traverse les villages de Moyen, d’Izel sans difficultés.

Pour faire durer le suspens, le chemin passe par le Parc naturel de Gaume avec une petite portion de forêt. Tout est passé très vite. Je regarde mon téléphone, il ne me reste que 3 kilomètres. Sur cette dernière demi heure, j’ai vraiment marché tout doucement car je sais que c’est bientôt fini. Je prends toutes les énergies que je peux.

Arrivée à l’abbaye

J’ai un sourire jusqu’aux oreilles. ça y est je vois apparaitre les premiers murs de l’abbaye. Elle est splendide. Je contemple l’entrée. Cet édifice est hors du temps. J’ai hâte de visiter les lieux. Il n’est que 14h. Je décide d’aller manger un bout un peu plus loin. Orval est aussi connu pour sa bière trappiste.
C’est une bière très aromatique créée en 1931, et brassée de manière stricte directement à l’abbaye. Je remarque que le goût des bières Orval belges n’ont pas le même goût que les bières Orval françaises. Les belges sont bien meilleures.

En tout cas, je me régale dans une bonne petite brasserie. ça fait du bien de manger autre chose que des soupes et des nouilles dans un réchaud. Le coup de fatigue me happe ! Je retourne à l’abbaye pour voir si on peut m’accueillir, et c’est le cas.
C’est Bernadette qui m’accueille. Elle me fait visiter l’abbaye et me dirige vers ma chambre. Les jardins sont immenses . Tout est propice au repos spirituel. Les photos parleront mieux que moi pour imager la beauté du lieu. Je pense qu’un jour je reviendrai ici dans d’autres circonstances…










Pour finir
Il est temps de vous quitter. Je suis heureuse d’être arrivée au bout de cette aventure. J’ai passé une fabuleuse semaine sur ce chemin belge. Je me suis enrichie de belles rencontres et j’ai pu prendre du recul sur beaucoup de choses. Il ne me reste plus qu’à profiter de ce lieu de repos et d’être un petit peu fière de moi. 😉
Voici une petite vidéo de moi au moment de mon séjour à l’abbaye :
Un énorme merci à toutes les personnes qui m’ont aidé. Sans vous, le chemin n’aurait pas eu la même saveur, merci à Jacques, Nadine, Nathalie, Pierre-Yves, Nadine, Diane, Dominique et l’équipe de l’abbaye.
❤🥾✨
Il existe encore un peu d’humanité.
A bientôt pour d’autres aventures.
Prenez soin de vous 💜