Hello c’est Marjorie. On se retrouve pour une nouvelle aventure Rando. Je suis partie explorer le sud des Ardennes Belges. 
Je ne savais pas trop quand partir. Mais, la météo annonçait un début Août avec des températures du tonnerre. Alors spontanément, j’ai fait mon sac à dos et pris la route en solo pour découvrir tout ça.
Mon objectif était de reprendre là où je me suis arrêtée sur la Arduinna (Compostelle Belge) au printemps. Donc, le départ se fera du village de Chiny , avec une traversée sur trois jours de 70 km environ. Les points de passage importants seront Herbeumont, Bouillon, Alle et Bohan. J’ai la tente dans le sac. Au moment de partir, je ne savais pas comment gérer les dodos : Est-ce que je demande un bout de jardin aux locaux ? ou est-ce que je vais au camping ? Je vais vraiment laisser faire les choses et mes envies.
Je vous emmène avec moi le temps de cette lecture. C’est parti ! ✨
Jour 1 – Chiny – Mortehan 22 km
La logistique
Avant de commencer cette étape, je vais vous raconter un souci logistique. Je me suis très vite rendu compte que le réseau d’autobus n’est pas très bien desservi dans cette région. Arrivée la veille pour être en forme le lendemain, je voulais mettre la voiture à Libramont (Neufchâteau). Il y a une gare et c’est un endroit connu de mon ancien périple. Malheureusement, aucun transport d’autobus n’était disponible jusqu’à Chiny.… Et le taxi est excessivement cher….
La solution a été de rouler jusqu’à Chiny et de trouver un endroit intuitivement sécurisant pour la voiture.
Un chemin familier
Voilà un petit stress en moins. On peut démarrer. Il est 9h30 et une belle journée s’annonce. Dès les premiers pas, j’ai senti quelque chose de familier. C’était comme si je reprenais le fil de mon ancienne marche. (cf article « Via Arduinna : Compostelle belge »).
J’ai pour objectif de faire 20 km pas plus. C’est le premier jour, on y va tranquille. Deux possibilités, soit je trouve un camping à Herbeumont (à 15 km ) ou soit un bout de jardin chez quelqu’un. Le bivouac sauvage, je vous avoue que ce n’est pas quelque chose qui me tente pour l’instant, car j’ai besoin de sécurité et je commence seulement à prendre mes repères avec la tente…
Cette première partie sera forestière et paisible. J’arrive au village de Lacuisine. Il est temps pour moi de dire aurevoir à la Arduinna et d’entreprendre le GR16. Je vais comprendre un peu plus tard que ce GR traverse toute la vallée.
Les premiers panoramas 📷
Premier point de vue intéressant celui du Pinco. Je vois les premiers kayakistes en contrebas.
Arrive ensuite l’Etang des Epioux. J’ai hésité à pique-niquer à cet endroit mais je me sentais capable de continuer un peu. Petite pause à Herbeumont. La chaleur s’invite. De ce fait, je me prends un petit coca en terrasse. Je repère le Camping Les Ochay à 4 km à Mortehan, j’étais à 16 km. Le camping est au bord de la Semois. Je me vois bien piquer une tête dans l’eau après cette marche. Très bon accueil téléphonique, il y a une petite place pour moi, c’est cool…
Un drôle de chemin
Belle frayeur. Toute contente, il me reste 2 km et il est à peine 15h. Je rejoins un Ravel qui est apparemment une ancienne ligne de chemin de fer transformée en piste cyclable. Je glisse tranquillement vers le camping et là je tombe devant un tunnel énorme avec une barrière et un trou obscur devant moi. Prise de peur, je ne me vois pas m’aventurer toute seule dans ce trou qui en plus envoyait un courant d’air dans le visage. J’ai l’impression d’être dans un épisode de Walking Dead (une série avec des zombies).
Qu’est ce que je fais ? Je tente quoi, la belle erreur de contourner le tunnel. Je me retrouve en pente et avec le sac sur le dos, je commence à glisser. J’entends la route plus bas alors je décide de descendre tout doucement. Sauf que je me suis bloquée toute seule car le cours d’eau est juste avant la route. Pardonnez moi du terme mais quelle merde... Je décide de remonter mais je tire sur les jambes.
Ouf, je récupère l’entrée du tunnel et pas le choix je décide de faire demi tour. Je tombe cinq minutes plus tard sur une vacancière hollandaise et ses deux enfants. Je leur explique l’entrée du tunnel et on décide d’aller voir. Finalement, nous sommes passés ensemble et vous restez 10 minutes dans le noir avec la vue de l’autre côté complètement grillagé. Il y a juste un petit trou pour passer. Je vous résume mon émotion: c’était ultra angoissant !!
Arrivée à destination
Les vacanciers décident de prendre un autre chemin et me voilà au camping dix minutes plus tard. C’est parti pour planter la tente et profiter du cours d’eau afin d’enlever cette petite frayeur de début d’aventure.
J’ai beaucoup apprécié la sympathie des gérants du camping et le prix y est très abordable. Je recommande fortement.
Jour 2 – Mortehan – Poupehan 35 km
Deuxième jour, le réveil à 6h30 est un peu compliqué mentalement. Par contre, je ne ressens aucune douleur de la veille. Ce qui est plutôt bon signe. Aujourd’hui, il ne faut pas partir trop tard car je sens que cette journée sera bien sportive et chaude. Nous dépasserons les 30 °. J’ai une petite idée derrière la tête. Je suis à une vingtaine de kilomètres de Bouillon. Je ne me vois pas du tout dormir en ville. Trop touristique pour moi. J’aimerai bien retourner au Camping – Ile de Faigneul de Poupehan où j’ai séjourné en Juillet.
Mais, si je veux passer par le GR16, puis le Passage de l’Epine, et le Tombeau du Géant j’arrive à une étape de plus de 30 km. Aller ça peut le faire…
Au départ, j’avais pensé prendre un chemin de traverse au Tombeau mais la raison m’a rappelé à l’ordre. Je vous raconte tout ça.
Un travail mental
Pour réussir cet exploit, je vais découper psychologiquement la journée. Pour l’instant, première chose c’est d’arriver au village de Dohan où je ferai une pause.
Il y a une très belle partie de la Semois à vous montrer. J’ai beaucoup apprécié la portion du côté de la Roche Percée avant ce village. Il y a une promenade balisée si un jour vous passez par là…
Nous sommes au plus près de la rivière en longeant un tout petit chemin bien vert. La nature est fabuleuse et c’est très bien fleuri. J’étais toute seule, connectée. Je me sentais incroyablement bien. En un instant, j’étais ressourcée par la nature.
Discussion entre randonneurs
Me voilà vers 10h dans le village de Dohan. Je passe devant une cafétéria un peu délaissée, mais ouverte. C’est parti pour un café réconfortant et motivant. Je rencontre deux randonneurs en terrasse. Cool, ils sont français. Un peu de vie sociale, ça fait du bien de voir d’autres personnes que des vacanciers hollandais ou flamands dans les campings.
Ils sont marseillais et longe le GR16 depuis Monthermé (en France) et leur destination finale est Florenville (proche de Chiny). Donc, nous marchons en sens inversé.
Nous échangeons sur notre parcours. Ils me disent qu’il n’y a pas trop de touristes à Bouillon. Et, je leur parle du tunnel, étant donné qu’il avaient eux aussi repéré le Ravel avant Herbeumont. Ils étaient content de connaître la particularité de cette route.
On a bien discuté 30 minutes mais, il est temps de reprendre la marche. J’ai encore beaucoup à faire. Il commence à faire chaud les amis. Je ne perds pas de temps.
Bonjour, Bouillon
Vers 13h, j’arrive sur le Quai du Rempart. J’admire une nouvelle fois le Château Médiéval surplombant les hauteurs de la ville. Effectivement, il y a du monde mais ça va, c’est correct. Je prends un coca bien mérité et surtout bien frais à la brasserie de l’Esplanade Godefroid de Bouillon. Car, je sais ce qui m’attend après.
Je regarde mon téléphone, j’ai effectué 23 km. C’est déjà pas mal. Là, j’occulte les kilomètres pour me concentrer sur ma prochaine étape : le Tombeau du Géant. J’ai 7 km à faire jusqu’au site.
En juillet, j’ai marché jusqu’au Passage de l’Epine. Cette partie me rassure. Je la connais déjà…
Le Tombeau du Géant
J’avance bien…trop bien même… je commence à sentir que je dépasse les 25 kilomètres. J’ai les jambes lourdes et la chaleur n’aide pas. J’ai embarqué une poche d’eau, avec un tuyau directement raccordé sur la lanière de mon sac. J’adopte ce truc à 100 % pour marcher quand il fait chaud. Cela m’a bien servi, car je reste hydratée tout au long du parcours.
A 16h, avec pénibilité, je suis en haut. Pour accéder au site, le dénivelé était In-ter-mi-na-ble… Mais j’y suis. Une petite pause s’impose. Il y a un chalet associatif qui vendent des boissons mais fausse joie, c’était fermé. Par contre, il y avait un robinet d’eau accessible. Mille mercis, j’ai mis directement la tête sous l’eau… j’ai dû boire trois gourdes…
Le Tombeau du Géant est un incontournable à visiter au Pays de Bouillon. Ce site est l’un des plus connus et photographiés de l’Ardenne belge et de la vallée de la Semois. Il offre une vue sur la boucle de la rivière contournant une colline boisée et bien préservée culminant à une altitude de 250 m.
L’histoire est un peu glauque :
Le nom de ce lieu proviendrait d’une légende racontant que, à la suite de la défaite de la bataille du Sabis (appelée aussi bataille de la Sambre) en 57 av. J.-C., un guerrier trévire de grande taille préféra se jeter dans le vide au rocher des Gattes plutôt que d’être fait prisonnier et d’aller mourir à Rome.
Et c’est pas finiii…
Il me reste 5 km pour arriver au camping. Là, je me mets en pilote automatique. J’avais vu un chemin de traverse, mais je ne vais pas faire la maline et prendre le GR balisé. Sur l’appli, il est censé avoir un pont pour l’autre coté de la rivière mais je ne le sens pas du tout. Un jour, j’irai peut être vérifier lors d’un prochain séjour…
Je décide de remonter vers la promenade des échelles et le Rocher de Rochehaut se situant à 2 km du camping. Cette partie, c’est de la grimpette. Je suis allée chercher le courage pour finir. Au rocher, je pose le sac quelques minutes et je termine les 2 km restant dans une grande lenteur.
J’accède au camping à 18h. Je suis exténuée mais ultra satisfaite de ma condition physique et mentale. Je saute dans la rivière pour retirer cette journée de dingue. Beaucoup de fierté car pas de bobos, pas de chute, je peux savourer ma soirée. A demain les amis.
Jour 3 – Poupehan – Bohan 20 km
Troisième et dernière étape. J’ai voulu dormir un peu, mais à 6h30, j’avais déjà les yeux ouverts. Par contre, ce matin je prends un instant pour regarder le jour se lever et la brume se dissiper sur la rivière. Je me lève avec une certaine poésie.
Lentement je m’étire, je range mes affaires et j’ai même le temps de reprendre un bonne douche matinale. Les premiers pas se font vers 9h.
Les Crêtes de Frahan
Le camping se situe un peu plus bas que le GR16. J’ai compris que pour cette dernière étape, je n’ai qu’à le suivre pour arriver à Bohan. Je rejoins le bord du village de Frahan, et c’est pour parti pour la grimpette tant attendue. En Juillet, je suis venue à Rochehaut en touriste pour repérer cet endroit. Je sens que ce passage sera bien épicé.
Finalement, je m’attendais à quelque chose de plus raide. Le panorama est formidable. Je savoure tout ces instants dans la nature. Je passe cette fameuse crête. Direction le petit village d’Alle.
Un imprévu
Toute confiante, je me dis que le plus gros est passé et en fait ce n’était pas le cas. Sur 2 km à flanc de colline, je rencontre un chemin (pardonnez moi du terme) juste « dégueulasse« . Plusieurs dizaines d’arbres sont par terre. Le chemin est laissé à l’abandon. C’était très galère pour passer avec le sac. Les panneaux d’informations sont cassés. J’ai du mal à me repérer dans tout ce bazar…
La chaleur revient très vite et là commence l’endurance. Je continue ma route jusqu’au village. Charmant village au passage. Je m’arrête pour une boisson fraîche et pour recharger mon téléphone. Va falloir que j’investisse dans une autre batterie de secours.
Je me concentre pour la fin. Il reste 11 km. Le chemin sera plus « light » jusqu’à Membre. Je prends le temps de regarder chaque pas effectué. Je remercie aussi la nature car je reste à l’ombre quasiment tout le temps.
Dernier dénivelé
Il reste juste 2 petits kilomètres et c’est la fin les amis. Je ne sais pas si c’était la chaleur ou le fait de savoir que c’est fini. Mais, j’ai galéré pour cette dernière montée. Je pousse sur le peu de muscles qui me restent. Arrivée en haut, je me suis posée quelques instants pour m’en remettre.
La vache ! 🥵 Un peu d’autodérision 🤣
Je glisse dans le village de Bohan vers 16h. Petite visite du centre ville. C’est tout petit, mais il y a beaucoup de brasserie et restaurants. De quoi passer un bon moment ! 🍻
Le Retour
J’ai opté pour une dernière nuit au Camping des Bouleaux de Bohan. Le prix est très intéressant et l’accueil assez cool.
Réveil plus que matinal à 5h. J’ai dormi juste quelques heures, car j’ai eu droit à un bel orage en cadeau vers minuit. Le bus était pour 6h30, le prochain était à 10h30. J’ai un peu accusé le réveil matinal et finalement, j’ai eu droit à un magnifique spectacle dans le bus. Les paysages étaient grandioses avec une épaisse brume dans les forêts de l’Ardenne, c’était magique. J’ai eu l’impression que la nature me disait quelque chose.
Le Pont Cassé de Bohan
Il y a eu 4 heures de bus pour récupérer la voiture à Chiny et 2h30 de route supplémentaire pour rentrer au bercail (Hauts-de-France). A la maison, dès que j’ai vu sa petite tête, tout le transport s’est évaporé en un éclair : mon amour de chien Diego. 🐕💗
La prochaine fois je l’embarque avec moi, c’est trop dur d’être sans lui….
Pour finir
Cette belle aventure touche à sa fin. J’espère que cela vous a plu. N’hésitez pas à découvrir la région de La Semois, elle est magnifique. Les Ardennes Belges restera toujours mon coup de cœur pour la randonnée.
J’ai repéré d’autres chemins à venir mais en attendant je savoure ces trois jours de folie.
Une belle réussite ! 😇✨
N’hésitez pas à laisser un commentaire et à partager cet article.
A bientôt 💜
Marjorie
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Merci Marjo pour vos retours d’expériences .
Magnifique partage des randonnées grandioses !! J’adore moi même la randonnée la nature les sorties Vtt et vous me donnez toujours plus de goûts et de courage à cette passion en effet la nature nous donne tellement c’est une adiction !!
Un grand merci une grande reconnaissance pour vos sorties votre courage et vos reportages !!
C’est très gentil de me donner votre ressenti. Oh oui la rando et la nature sont devenues indispensables dans ma vie.
C’est plus qu’une passion, c’est un art de vivre avec elle…au plaisir de marcher ensemble si un jour ça vous dit..